Anesthésie-Réanimation : les questions fréquentes des externes !

 

 

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Amis externes qui hésitez à choisir notre belle spécialité : voici un recueil des questions fréquemment posées dans les services ou sur les forums !

 

 

Q – Comment sommes nous évalués pendant la formation d’interne en Anesthésie-Réanimation ?

R – Tout d’abord, les modalités d’évaluation et de validation sont différentes d’une inter-région à l’autre. Il est vrai que pour la région Paris – ile de France, il y a un total de 23 modules à valider par QCM sur internet après avoir été aux cours présentiels (les cours sont ensuite disponibles sur internet). Ces QCM ont pour objectif de vérifier l’acquisition des connaissances essentielles pour la discipline d’Anesthésie – Réanimation et doivent être validés avant la fin du 10eme semestre afin d’obtenir son DES.

 

Q – On s’ennuie au bloc opératoire ?

R – Bien entendu, comme dans tous les métiers, il y a des jours plus palpitants que d’autres. L’activité de bloc opératoire a l’avantage d’être très riche et le plus souvent extrêmement variée ce qui permet de ne pas trop s’installer dans une routine quotidienne. La maquette obligatoire de l’internat d’Anesthésie – Réanimation nécessite que tu passes dans de nombreux secteurs (viscéral, orthopédie, maternité, chirurgie cardio-vasculaire, neurochirurgie et pédiatrie). A chaque personne son tempérament : certains trouveront leur bonheur en réanimation et d’autres en anesthésie au sein de secteurs différents. Il y en a pour tous les gouts !

 

Q – C’est pas routinier comme métier ?

R – Comme je l’ai dit plus haut, la routine est avant tout une question de gout et d’intérêt personnel. Selon les profils, il y a des activités plus ou moins passionnantes. La réalisation d’une anesthésie générale est assez stéréotypée, c’est vrai. Il y a cependant des variations selon le degré d’urgence, les médicaments utilisés et le terrain du patient. Elles se ressemblent de loin mais ne sont pas du tout pareilles ! En anesthésie, il y a de nombreux gestes techniques à réaliser. Mais toutes les anesthésies ne nécessitent pas la réalisation d’un geste technique. En revanche, dans certains secteurs, ils sont quotidien : en orthopédie l’anesthésie loco-régionale est très développée, en chirurgie cardiaque ou hépatique la mise en place de cathéters est indispensable car ce sont des chirurgies à haut risque.

 

 

Q – Quand on décide de faire de l’anesthésie ou de la réanimation après l’internat, est-il possible de changer ensuite au cours de sa carrière ?

R – Notre spécialité est la seule à avoir une double compétence : l’anesthésie et la réanimation. Tu pourras, tout au long de ta carrière exercer dans l’un ou l’autre des secteurs. Certains services proposent même un emploi du temps partagé entre les deux activités. Avec cette formation tu pourras même faire de la médecine d’urgence pré-hospitalière ou encore travailler dans des unités dédiées à la douleur. Les possibilités sont quasiment infinies.

 

Q – Le diplôme d’Anesthésiste – Réanimateur permet-il de travailler aussi bien en SMUR, en obstétrique, que dans un bloc traditionnel… ou bien il y a des DU à passer à chaque fois ?

R – Le diplôme d’Anesthésiste – Réanimateur est caractérisé par la richesse de son enseignement et de sa formation. Il permet, sans aucune formation ou diplôme complémentaire, d’exercer dans l’ensemble de ces structures. Tu pourras tout aussi bien travailler au sein d’une équipe SMUR que d’une réanimation ou encore d’un service d’anesthésie spécialisée (par exemple, dans une maternité). De la même façon, l’exercice en milieu libéral (clinique) ne nécessite pas de diplôme complémentaire.

 

 

Q – C’est quoi les gestes qui vous font le plus triper ?

R – Les premiers gestes que tu vas apprendre vont être l’intubation et les abords vasculaires avec la mise en place de cathéters veineux centraux, des sonde de Swan-Ganz, etc. C’est l’éclate totale à chaque fois ! Puis viendra la réalisation de blocs nerveux pour pratiquer l’anesthésie locorégionale, la pose de drains thoraciques, la réalisation d’échographies cardiaques, la pose de capteurs de pression intracrânienne et j’en passe. Notre spécialité a l’avantage d’ouvrir l’accès à une multitude de techniques différentes toutes plus sympa à réaliser les unes que les autres.

 

Q – La rémunération des anesthésistes-réanimateur est elle amenée à évoluer? Quel est l’avenir de cette profession ?

R – Du point de vue financier, nous ne sommes pas à plaindre, loin de là ! Dès le début de ton internat, ton salaire sera plus élevé que tes amis exerçant dans une spécialité médicale du fait du nombre important de gardes. Par la suite, avec la possibilité de remplacements dans le privé à partir du 5eme semestre validé, il prendra encore une fois un nouvel envol ! Nous assistons en France à une diminution de la rémunération de l’ensemble des acteurs de santé et de la valorisation à la baisse des actes médicaux. Cependant, la profession d’Anesthésiste (notamment dans le privé) semble peu impactée par ces modifications du fait de la réalisation d’un grand nombre d’actes (anesthésies, consultations, gestes techniques…). A ce jour, il existe un déficit d’Anesthésistes mais le déséquilibre sera moins important autour de 2020 où il y aura un nouveau médecin pour un partant en retraite.. Bref, l’avenir est plutôt clair pour notre profession.

 

 

 

Q – Comment obtient-on la qualification de Réanimateur ? C’est un concours à passer au sein des internes en Anesthésie – Réanimation ? C’est difficile de faire de la réanimation lorsque l’on est Anesthésiste-Réanimateur ?

R – Comme l’indique le nom de notre spécialité, nous sommes tous Anesthésistes et Réanimateurs à la fin de notre internat. Nous avons donc le droit d’exercer dans l’une ou l’autre des structures. Il y a une deuxième voie pour devenir Réanimateur qui est celle de la Réanimation Médicale (DESC pour l’instant) après avoir choisi de faire un internat dans une spécialité donnée (cardiologie, néphrologie, médecine interne, pneumologie…) et effectué une formation complémentaire : le DESC de Réanimation Médicale. Cependant, ce DESC est amené à disparaître à partir de la rentrée 2017. Il n’existera plus qu’une seule voie : le DESAR-MIR (DES d’Anesthésie – Réanimation, Médecine Intensive – Réanimation). Les places en Réanimation sont effectivement plus limitées car les services sont moins nombreux et représentent une activité moins importante que les blocs opératoires mais tous les internes d’Anesthésie – Réanimation peuvent devenir Réanimateur et exercer au choix soit dans une Réanimation Médicale soit dans une Réanimation Chirurgicale.

 

Q – Avec le temps, ça ne devient pas un peu pesant cette pression permanente ?

R – L’avantage avec la spécialité d’Anesthésiste – Réanimateur c’est la polyvalence et la flexibilité qu’elle apporte. Si tu en as plein le dos de la pression du CHU, de la clinique, de la réanimation ou encore de l’anesthésie, ta carrière n’est pas terminée pour autant. Tu peux trouver un autre mode d’exercice compatible avec une vie de famille ou tout simplement plus de temps pour toi. Les CLUD (commissions de lutte contre la douleur) sont remplies d’Anesthésistes recherchant un mode d’exercice plus calme et tout aussi passionnant avec un service rendu au malade très important. Passer d’une activité publique à une activité privée est aussi une option, travailler pour des sociétés de rapatriement sanitaire ou d’expertise en est une autre. Et il existe certaines personnes qui ne se lassent jamais de la Réanimation ou du bloc opératoire… Encore une fois, tout est question de priorité et de personnalité, mais ce qui est certain, c’est qu’il y en a pour tous les gouts !

 

Q – Cette pression justement, elle est facilement gérable à long terme ?

R – Comme tu le remarqueras assez vite, les cas cliniques et la vraie vie n’ont pas grand-chose à voir… Mais ce n’est pas non plus tout à fait faux. L’un des rôles du service de réanimation et d’être là pour aller évaluer les patients dans les services de médecine conventionnelle ou de chirurgie. Il est donc normal de recevoir des appels quand ces derniers s’estiment en présence d’un patient qui s’aggrave et que la situation dépasse leur domaine de compétence. Prendre la bonne décision pour un patient à 3h du matin n’est jamais une chose facile et encore moins quand le dossier est inconnu. C’est pour cela qu’il faut de l’expérience avant d’aller donner ces avis et c’est là toute l’expertise du réanimateur. En pratique quotidienne les choses sont bien différentes de la réalité présentée dans le film « Hippocrate », on ne se jette pas sur un patient à réanimer sans avoir de notion du dossier médical :).

 

 

Q – Quelle est l’importance d’avoir une bonne place dans la promo ?

R – Avoir une bonne place dans ta promotion (et donc à l’ECN) te permettra de choisir parmi les premiers les stages tout au long de ton internat au sein de ta promotion. De cette façon tu augmenteras tes chances de pouvoir passer dans les stages les mieux notés. Cependant, cela a un intérêt dans les régions où les promotions sont grosses (Ile de France notamment) car il y a de nombreux stages et beaucoup d’internes. Si tu n’es pas premier, pas d’affolement, en attendant 1 ou 2 semestres tu auras le stage que tu convoitais tant et en attendant tu auras l’opportunité de découvrir d’autres services qui ont plein d’autres choses à t’offrir, indépendamment de la note qui leur a été attribuée.

 

 

Q – Est il vraiment toujours possible de faire du SMUR lorsque l’on est Anesthésiste-Réanimateur ?

R – Effectivement, la place des médecins Anesthésistes – Réanimateurs est en train de diminuer au profit des urgentistes dans les services de médecine pré-hospitalière (SAMU). Le recrutement des médecins est propre à chaque SAMU et plus exactement à chaque SMUR, il est donc difficile de te donner une cartographie exacte des politiques de recrutement. Cependant, avec ta qualification d’Anesthésiste – Réanimateur, une place te sera facilement faite dans l’un de ces services. L’activité de réanimation hospitalière (médicale ou chirurgicale) et la prise en charge des polytraumatisés sont presque exclusivement sous la responsabilité de réanimateurs ce qui te garantit l’apprentissage nécessaire à cet exercice dans un grand nombre de CHU.

 

 

Q – Quels sont les différents modes d’exercice en réanimation ?        

R – Il existe deux types de réanimation différentes : les réanimations médicales et les réanimations chirurgicales. En réanimation médicale, les patients sont souvent admis pour des détresses respiratoires, des troubles métaboliques complexes, des comas, des arrêts cardiaques par exemple en provenance des services de médecine de l’hôpital, des urgences ou encore amenés par le SAMU. Dans les réanimations chirurgicales, une grosse partie des patients est admise à la sortie du bloc opératoire après des chirurgies très lourdes (chirurgie cardiaque par exemple). Il existe des réanimations chirurgicales spécialisées comme par exemple en chirurgie cardiaque, en chirurgie viscérale, en neurochirurgie ou encore pour les patients brulés graves. Dans certaines réanimations chirurgicales tu pourras rencontrer des patients polytraumatisés admis à la suite d’accidents graves. Ces deux types de réanimation sont le plus souvent présents dans des CHU. Dans les centres hospitaliers de périphérie (non CHU), tu rencontreras des réanimations polyvalentes où le recrutement est mixte (médico-chirurgical). Ce sont des services très attractifs de par la diversité des patients rencontrés.

 

 

Q – Quelle relation entretien-t-on avec la mort ? C’est pas un peu pesant d’avoir à annoncer les mauvaises nouvelles aux familles à chaque fois ?

R – En réanimation la mort fait malheureusement partie du quotidien et ce peu importe le type de réanimation dans lequel tu seras amené(e) à travailler. La mortalité moyenne dans un service de réanimation est de l’ordre de 20-30%, ce qui veut dire que 70% des patients s’en sortent vivants et c’est pour cela que nous travaillons tous les jours. L’annonce d’une mauvaise nouvelle et à fortiori d’un décès fait partie intégrante de l’exercice de la Réanimation et nécessite une approche très humaine du métier. Comme beaucoup de chose, cela s’apprend. La façon dont chaque soignant (médecins et paramédicaux) vit ces situations est différente d’une personne à l’autre : certains sont très émotifs alors que d’autres sont plus réservés. A toi de voir quel genre de médecin tu es mais si tu es très émotif(ve) cela ne veut pas dire que tu n’es pas fait(e) pour ce métier. Tu apporteras une touche très humaine et empathique avec les familles qui sera aussi importante.

 

 

 

Q – Quels sont les DU/DIU intéressants pour les Anesthésistes – Réanimateurs ? Est ce qu’il faut les faire plutôt pendant l’internat ou pendant le post-internat ?

R – De nos jours, il existe une multitude de DU/DIU disponibles en Anesthésie – Réanimation. Aucun d’entre eux n’est obligatoire. La vocation de ces diplômes universitaires est d’approfondir tes connaissances ou compétences dans un domaine bien particulier selon tes centres d’intérêt. Ainsi, certains complèteront leur formation par un DU en échographie cardiaque, en anesthésie locorégionale, en pathologie infectieuse ou encore en hypnose. Il est préférable si tu souhaites t’inscrire à l’une de ces formations de ne pas le faire trop tôt (avant le 3eme semestre) ni trop tard (après l’internat) car cela prend du temps.

 

 

Q – Peut-on aller directement en libéral après l’internat ? Où exerce-t-on ? Y a-t-il un contrat avec les hôpitaux ? Y a-t-il une garantie d’emploi ? Quelle est la moyenne des salaires ?

R – Après l’internat il te faudra faire un post-internat (minimum 2ans de clinicat) avant de pouvoir t’installer dans le privé. Ce post-internat de 2 ans te permettra par ailleurs d’accéder au secteur 2 et de bénéficier d’une rémunération plus avantageuse. L’exercice de l’anesthésie – réanimation dans le secteur libéral se fait essentiellement au sein de cliniques privées. Avec la diversification de l’activité dans le privé tu pourras tout aussi bien faire de la petite chirurgie que de la chirurgie cardiaque par exemple dans certains centres. Seules les activités de greffe sont pour l’instant exclusivement rencontrées dans le domaine public. Lorsque tu travailles dans le secteur libéral, tu n’es liée d’aucune façon avec l’hôpital public. Dans le secteur privé, ta rémunération est fonction de ton activité et de la T2A, c’est à dire du prix des actes que tu effectues. La pénurie actuelle d’anesthésistes permet de ne pas trop se poser de questions sur les perspectives d’emploi futur. Cependant, ce milieu est très compétitif et si tu souhaites prétendre à un poste dans un établissement prisé, il te faudra avoir un CV rempli et la possibilité d’exercer en secteur 2 (avoir fait un post-internat). En 2012, le salaire moyen annuel d’un anesthésiste – réanimateur dans le privé était de 13500€ brut/mois.

 

 

 

Q – Est-il possible de concilier boulot et vie de famille ? (Horaires, gardes…). Quelles sont les principales différences entre le public et le privé ? (Notamment rythme de travail). Est-il possible d’aménager son propre emploi du temps ? De travailler à temps partiel ? Quel est pour vous l’avenir de cette profession ?

R – Qui dit garde dit repos de garde ! Lorsque tu es anesthésiste – réanimateur, le repos de garde te permet de profiter pleinement de la journée (bien que tu sois parfois fatigué) pour aller chercher les enfants à l’école, aller à la banque, aller à la piscine ou tout simplement te reposer. Dans la plupart des services, les gardes commencent à 18h et se terminent à 8h, ce qui te laisse toute la journée devant toi. Au bloc opératoire, les horaires sont flexibles, quand ton programme est terminé, ta journée aussi. Cela veut dire qu’il te sera possible de rentrer chez toi à 16h certains jours alors que d’autres jours tu devras rester jusqu’à 20h (exceptionnel). En moyenne, les journées finissent à 18h. Dans les deux modes d’exercice, tu dois effectuer un nombre minimal d’heures et la principale différence entre les deux est le salaire à la fin du mois. Dans les deux systèmes tu peux choisir soit de faire un temps plein soit de faire un temps partiel, à toi de choisir selon les priorités de ta vie à ce moment-là. Bien sûr, il est possible d’aménager son emploi du temps lorsque tu es anesthésiste en fonction du temps que tu fais au travail. L’activité de chaque médecin est mise sur un planning (consultation, bloc opératoire, visites, repos, salle de réveil, etc.) afin de satisfaire au mieux les désidératas de chacun. Comme partout, ce planning a pour objectif d’être le meilleur compromis entre les demandes personnelles de chaque médecin et les impératifs de service pour pouvoir assurer des soins de qualité.

 

 

 

Q – Les relations avec les chirurgiens sont-elles si atroces que ça ?

R – Les relations entre anesthésistes et chirurgiens font beaucoup fantasmer… Il n’y a que peu d’endroits où elles sont profondément conflictuelles. Lorsqu’elle est de bonne qualité elle permet un travail d’équipe efficace pour le plus grand bien du patient ! Dans les rares cas où ces relations sont conflictuelles, elles sont le fruit de rivalités anciennes entre deux personnes désignées mais rarement étendues à l’ensemble d’un service (heureusement !). La meilleure façon d’entretenir de bonnes relations avec les chirurgiens est de s’intéresser à leur travail et chercher à comprendre ce qu’ils font. En retour ils sont beaucoup plus réceptifs aux impératifs de l’anesthésie.

 

 

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